Balade à Cracovie / A Stroll in Krakow

Cracovie est une ville très romantique en hiver. Tandis qu'une atmosphère de solitude empreigne la ville, nous nous collions les uns contre les autres pour nous garder et chaud. Nous regardions de gros flocons de neige tomber doucement, en dégustant une bière polonaise. L'hiver à Cracovie est authentique et intime: des chandelles luisent dans les fenêtres tandis que des lumières de Noël illuminent les rues. Des marchants sont à chaque coin de rue, offrant aux passants des bagels, des bretzels et du fromage de chèvre chaud recouvert d'un coulis de framboises. Délicieux!
Cracovie est non seulement le centre culturel et scientifique du pays, mais également une ville légendaire où le temps coule dans un rythme différent et chaque instant vécu passe dans l'histoire. Pendant des siècles, Cracovie était la capitale de la Pologne et le siège royal, attirant les grands savants et artistes du monde entier.
Nous sommes arrivés à l'aéroport Jean-Paul II vers 22 heures le vendredi. Dès notre arrivée, j'au remarqué de nombreuses différences entre l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Ouest, notamment les prix: alors que j'avais déboursé 20$ canadien pour me rendre du centre-ville de Londres jusqu'à l'aéroport, le voyage en train de l'aéroport Jean-Paul II ne m'a même pas coûté 1$! Nous avons ensuite marché de la gare de train jusqu'à notre auberge de jeunesse, et une fois arrivés nous avons été accueillit par les propriétaires avec un 'chien fou', soit un cocktail de coulis de framboises, de vodka et de sauce Tabasco. Ça brûle le méchant! Nous avons ensuite affronté le froid pour nous rendre à une discothèque au nom imprononçable pour danser jusqu'aux petites heures de la nuit.
Après quatre heures de sommeil, nous avons quitté Cracovie pour nous rendre à Oswieciem pour visiter le camp de concentration allemand Auschwitz-Birkenau. Les murs fortifiés, les fils barbelés, les baraquements, les potences, les chambres à gaz et les fours crématoires de l'ancien camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, le plus vaste du IIIe Reich, attestent les conditions dans lesquelles fonctionnait le génocide hitlérien. Plus d'1,5 million de personnes – dont 90% Juifs – furent systématiquement affamées, torturées et assassinées dans ce camp, symbole de la cruauté humaine au XXe siècle. Nous avons visité cet enfer sur terre le jour du 62e anniversaire de libération du camp. Durant le voyage en autobus, nous avons regardé un film affreux filmé lors de la libération, montrant des enfants affamés et des adultes ayant peine à marcher. Tout au long de la visite, un chiffre me resta en tête: 200 000 enfants âgés de moins de 14 ans furent déportés au camp entre 1942 et 1945, et seulement 651 survécurent. Nous avons entendu tant d'histoires d'horreur... dans tous les cas, les détenus étaient mis à nu, rasés, tatoués, dépossédés de leurs biens qu'on stockait dans des entrepôts appelés « Canada » dans le jargon du camp. Ces objets personnels étaient ensuite pour la plupart envoyés en Allemagne. Ensuite, ils partaient soit en directement des chambres à gaz, soit vers les baraques, pour être tués lentement par l'épuisement du travail forcé. Tous les enfants jumeaux furent soumis à des expériences médicales affreuses, et Anne Frank mourut 3 jours avant la libération du camp.
Malgré l'horreur, quelques histoires d'espoir font surface, telle celle du prêtre qui offrit sa vie pour sauver un père de famille. En juillet 1941, un homme disparaît dans le bloc 14, où se trouve le père Kolbe. Aussitôt, les nazis sélectionnent dix hommes de la même baraque et les condamnent à mourir de faim, afin de décourager les tentatives d'évasion. L'homme disparu a été, par la suite, trouvé noyé dans les latrines du camp. Kolbe se porte volontaire pour remplacer François Gajowniczek, père de famille. Les nazis consentent à la substitution ; les dix prisonniers sont enfermés dans le bunker du souterrain de la baraque. Le père Kolbe survit à deux semaines de famine, et fut fusillé au mur de la mort. François Gajowniczek survécut l'internement, et est décédé il y a quelques années seulement. Même en enfer sur terre, des gens peuvent encore tenter d'aider leurs prochains.
J'ai apprécié la visite du camp de concentration, mais je ne veux jamais y retourner. Je suis contente d'y avoir été lors d'une journée très froide, car lorsque nous nous promenions, avec nos manteaux d'hiver, nos espadrilles et nos trois paires de bas, les orteils et le bout des doigts gelés, je pensais aux prisonniers qui n'avaient ni manteau ni chaussures, et mouraient de gelures aux pieds...
Après plus de quatre heures au camp, nous sommes retournés à Cracovie. Je me suis séparée du groupe pour explorer par moi-même la vieille ville, afin de me changer un peu les idées. Nous nous sommes ensuite rencontrés pour manger de succulents pérogies. En soirée, nous avons visité de nombreux bars et discothèques. Nous avons commencé la soirée au bar de l'auberge de jeunesse avec un verre d'absinthe, pour ensuite nous rendre à un bar budhiste. La salle était illuminée d'une centaine de lampions et décorée de buddah en or. La mezzanine est un endroit qui inspire les amants; les murs sont recouverts d'images de figures indiennes enlacées dans diverses poses du Kama Sutra. Nous avons ensuite été dans des bars gothiques, hard metal, techno, et dans des bars situés dans des caves.
Le lendemain nous avons visité la ville: le Château Royal de Wawel représentant le style de renaissance, la Basilique en style gothique, les Halles aux Draps, ou se trouvent plusieurs boutiques historiques, et Kazimierz, l'ancien quartier juif, ou est situé l'usine de Schindler. Nous avons été à l'intérieur de la Basilique durant le service du dimanche, et l'intérieur était magnifique, illuminé de chandelles et de lampions. La Basilique à deux tours inégales, et du haut de la plus grande tour, toutes les heures, un trompettiste sonne du clarion un air traditionnel. Cette mélodie commémore le joueur de trompette du XIIe siècle qui fut transpercé d'une flèche alors qu'il donnait l'alarme d'une invasion tatare. La musique s’arrête abruptement au milieu de la chanson, à la note même où le trompettiste est décédé.
Nous avons aussi été dans la cathédrale de Wawel, l'église ou travaillait le pape Jean Paul II alors qu'il était évêque de Cracovie. Du haut du clocher, j'étais ébahie par la vue panoramique de la ville. J'ai fait du shopping dans les Halles aux Draps, et j'ai acheté tellement de choses que j'ai du porter tous mes vêtements sur mon dos lorsque j'ai quitté la ville (regardez la dernière photo, et vous verrez mon pyjama sous mon col roulé). Selon Darran, en portant ces 5 gilets et mes pantalons de pyjama sous mes corduroi, j'ai réussit à gagner 15 livres en 2 minutes! Pour notre dernier repas nous avons été dans un restaurant typiquement Polonais. Selon une femme qui travaille à l'auberge de jeunesse, aller à ce restaurant est comme aller souper chez sa grand-mère polonaise. J'ai dégusté des plats typiques: des crêpes aux pommes de terre et des crêpes aux pommes. Un vrai régal!
J'ai quitté la Pologne épuisée, mais comblée par une fin de semaine parfaite dans une ville enchanteresse. J'ai déjà hâte à mon prochain voyage...



Le travail vous rend libre: l'entrée du camp de concentration / Work makes you free: the entrance to the concentration camp

L'entrée principale de Birkenau, ou arrivait le train. À peine sortis du train, les prisonniers subissaient la « sélection ». D'un côté, les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants destinés à être gazés immédiatement. De l'autre, les adultes les plus valides que les SS destinaient à la mort par le travail forcé. La porte de l'enfer... / The main entrance to Birkenau viewed from the unloading ramp. Once off the train, prisoners went through 'selection.' On one side, the weak, the old, the sick, pregnant women, and children destined to the gas chambers. On the other, adults that the SS destined to slow death through forced labour. Hell's gate...
Des cannes de gaz / Gaz cans
Sur les ordres de Himmler, le block 24 fut transformé en bordel pour récompenser le personnel de surveillance. / On Himmler's orders, block 24 was transformed into a brothel to reward the guards.

Le mur de la mort, lieu de la fusillade de plus de 20 000 individus. Le drapeau est un triangle à l'envers (l'insigne des prisonniers politiques) et les lignes bleues et blanches représentent l'uniforme des prisonniers. / The Black Wall, where 20,000 prisoners were gunned down. The flag is an upside down red triangle (representing political prisoner) on light blue - white stripes representing the prisoners "uniforms".
Des fleurs au mur de la mort / Flowers at the Black Wall
Des lunettes appartenant à des prisonniers / Glasses who belonged to prisoners
Des souliers qui ne danseront plus..... / Shoes that will never dance again....


Nous sommes monté au haut du clocher de la cathédrale. / We went up to the top of the bell-tower in the cathedral


La Basillique Sainte-Marie / St. Mary Basilica




Le château Wawel durant la nuit. La ville est encore décorée de lumières de Noël, et un énorme ange illuminait le devant du château. / The Wawel Castle at night. The city was decorated with Christmas lights, and a huge angel illuminated the Castle's walls



L'intérieur du Halle aux Draps, avec plusieurs marchants / The inside of the Cloth Hall, with many stalls selling typical souvenirs






After four hours of sleep, we left
In spite of the horror, a few stories of hope emerge, like the story of the priest who offered his life to save a father of three children. In July 1941, a man disappeared from block 14, where Father Kolbe was staying. The Nazis immediately selected ten men of the same barrack and condemned them to die of hunger in order to discourage other evasion attempts. The man who disappeared was later found, drowned, in the camp’s toilets. Kolbe volunteered to take François Gajowniczek’s place. The Nazis agreed to the substitution; the ten prisoners were locked up in an underground bunker in the barrack. Father Kolbe survived to two weeks of famine, and was gunned down at the Black Wall. François Gajowniczek survived the internment and passed away only a few years ago. Even in hell on earth, men still had enough humanity to help their peers.
I appreciated visiting the concentration camp, but I never want to return. I am glad that I visited on a wintry chilly day: as I walked through the snow, with my winter coat, my running shoes and my three pairs of socks, with my toes and the tip of my fingers frozen, I thought of the prisoners who neither had a coat nor shoes, and who died of frost bites to their feet…
After more than four hours in the camp, we returned to
The warmly lit crimson interior was illuminated by hundreds of flickering candles, while we chatted under the conceited gaze of gold Buddhas. We sat in the mezzanine level and observed the wall paintings: randy Indian figures entwined in Kama Sutra embraces. After a few drinks, we sampled
The next morning, we visited the city: the royal Wawel castle, representing the style of the Renaissance, the Basilica in gothic style, the Cloth Halls, where many historic shops are located, and Kazimierz, the Jewish neighborhood where Schindler’s factory is located. We went inside the Basilica during Sunday mass, and the inside of the church was lit with candles and lampions. The Basilica is made up of two towers of uneven height, and at the top of the highest tour at every hour a trumpeter plays a traditional air. The story says that it was played during Tatars' invasion in XIIIth century by a guard, who played it to warn citizens against the attack. He was shot by a Tatar warrior while playing - since that day the melody breaks off just at the moment he died.
We also visited the Wawel cathedral, where John Paul II exercised his functions as the bishop of
Four our last meal, we ate at a typically Polish restaurant. According to a woman at the youth hostel, going to this restaurant is like going to Sunday supper at your Polish grandma’s place. I feasted on typical polish meals: potato pancakes and apple crepes. A true treat for the palate!